L’Antiquité tardive

Pour désigner cette époque, les historiens actuels ne parlent plus de « Bas-Empire », mais « d’Antiquité tardive », appellation moins péjorative et surtout beaucoup plus exacte : loin  d’être un temps de déclin ou de décadence pour la Provence, la période qui va du IV e au VI e siècle, de la conversion de Constantin (312) à celle de Clovis (vers 500), offre un foisonnement intellectuel, spirituel et artistique remarquable.

Pour désigner ces temps nouveaux, sinon toujours heureux, les historiens emploient aujourd’hui les termes d’ “Antiquité tardive” de préférence à ceux de “Bas empire”. cela pour bien marquer que la période est “une autre Antiquité, une autre civilisation qu’il faut apprendre à reconnaître dans son originalité”, comme l’écrit H.I. Marrou dans son beau livre Décadence romaine ou Antiquité tardive ? et surtout pour rompre tout lien entre histoire politique et histoire de la civilisation, car l’Antiquité tardive ne saurait se résumer au Bas empire. Ce long automne de la romanité n’a nullement été a ecté par la déposition du dernier empereur d’occident en 476 – une date qui répond pourtant dans nos souvenirs d’écoliers à l’avènement du Moyen Âge.

Savoir où placer le terme ultime de la période est une autre a aire. Faut-il retenir 536 ou 537, date à laquelle les Francs ont acquis une maîtrise quasi-totale sur les Gaules ? ou le début du VIIIe siècle, marqué par l’ascension de charles Martel, l’ancêtre des carolingiens qui relèvent à n’en pas douter du haut Moyen Âge ? La première date est certainement trop haute tant les souverains mérovingiens, du moins au début, se sont posés en successeurs de l’empire. La seconde paraît plus recevable, surtout pour le Midi éloigné des centres du pouvoir. de ce fait, il est demeuré un conservatoire de la civilisation antique jusqu’à la brutale remise en ordre à la ma- nière franque qui a succédé à sa (re)prise de possession par charles Martel après sa victoire de Poitiers en 732. Mais les sources historiques sont fort peu disertes sur la région dès le viie siècle et la documentation archéologique ne permet guère de suppléer à leur quasi-silence. Aussi avons-nous opté pour un moyen terme en bornant notre propos aux alentours de 600, date à laquelle le Midi paraît osciller entre deux mondes comme le dit dans son livre B. dumézil.

 

Extrait du livre L’Antiquité Tardive en Provence (IVe-VIe siècle) Naissance d’une chrétienté

Saint Césaire est un voyageur, il traverse les temps et les espaces. Sa première route le conduisit de Bourgogne à l’île de Lérins où il fut moine. La Providence usant des artifices qui lui sont propres l’envoya en Arles, ville renommée, résidence impériale, surnommée « la petite Rome ». Saint Césaire y fut évêque pendant 39 ans. 

Césaire d’Arles et les cinq continents – tome III

Le tome III  présente un texte publié pour la 1ère fois en français, le « traité contre les hérésies », un thème récurrent mais étonnamment actuel de Césaire d’Arles : les hérésies, les superstitions, la magie ; et un aspect moins connu : le thaumaturge que décrit la Vita Caesarii.

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